Le témoignage d'Yves

Derrière son regard calme et son attitude réservée se cache une âme magnifique qui a été confrontée, dès son plus jeune âge, aux difficultés de la vie. Yves est arrivé à la maison de Nazareth, chez Sœur Marie-Thérèse, à l’âge de 10 ans, avec son petit frère et ses deux petites sœurs. « C’était un vendredi » se rappelle-t-il. « Dès le premier soir arrivés là-bas, on avait oublié qu’on avait des soucis ». Cette maison, qu’il décrit comme avoir été une libération, lui a permis d’être entouré, aimé et de s’épanouir. Entouré d’une cinquantaine d’autres enfants, il y a trouvé plus que des amis, mais une famille : « J’ai compris que la famille ce n’était pas réellement le sang, ce sont les gens qui t’entourent. Et à chaque fois que tu as besoin d’eux, ils sont là. Ils te donnent beaucoup d’amour ».

Aux côtés de ses frères et sœurs, Yves s’est donc trouvé une seconde famille sur qui il a pu compter, et a été très heureux durant la période qu’il a passé au sein de la maison d’accueil, si bien que pour lui, les dix ans passés là-bas ont été ressentis comme une semaine. Il s’y est construit et a appris, entouré de gens qui l’aiment et le respectent. Durant cette période formatrice, il a également appris à être responsable des autres, des plus jeunes et à devenir un référent, un grand frère et un modèle auprès des autres enfants du centre. « J’aimerais rendre la pareille, et rendre au ciel ce qu’il m’a donné et ce qu’il continue de me donner. » Grâce à l’éducation de qualité et à l’encadrement quotidien qu’il a reçu, Yves a pu développer son ambition : « Mon rêve c’était de devenir pilote de ligne ». Cet objectif en tête, Yves a étudié d’arrache-pied pour pouvoir rattraper le niveau de ses camarades à l’école, il a excellé dans toutes les matières sans jamais abandonner afin d’accomplir sa destinée, rendre fier ceux et celles qui l’ont soutenu : « J’avais un rêve, des gens qui croient en moi. » Il a ainsi pu obtenir son baccalauréat, sa licence d’ULM à Pointe-Noire et il termine actuellement ses études en France, au sein de l’Ecole d’ingénieurs aéronautique spatiale (IPSA). Il touche son rêve du bout des doigts, puisqu’aujourd’hui, il a pu effectuer un stage à l’héliport de Paris et pu gérer des vols en hélicoptère au sein de la capitale. Motivé et déterminé à devenir ce qu’il souhaite être, Yves n’oublie pas d’où il vient : « Je ne changerais rien à mon passé. Je l’utilise comme réacteur, j’ai peur qu’il puisse revenir, donc je travaille ».

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